Bonjour tout le monde! Je me présente. Je m'appelle Ayden K. Colombus. Je suis né(e) le 11/04/1980 à Stratford-upon-Avon. J'ai donc 31 ans, et je suis évidemment Anglais. Je travaille à l'hôpital depuis 3 ans et j'ai le poste de titulaire dans le service d' oncologie.

De nature,je suis arrogant, sûr de moi, intelligent, honnête, soupe au lait, têtu, réservé, nostalgique...

Avec les patients, je suis attentionné, fonceur, toujours prêt à aider, renfermé, pas très bavard...

Quoi ? Non, foutez-moi la paix ! J’ai aucune envie de vous parler de mon passé et encore moins de me confier sur les petites anecdotes de ma vie. Vous avez eu l’impression que j’étais du genre à me confier peut-être ? J’ai un scoop : ne vous aventurez pas sur ce terrain-là.
Vous n’avez pas peur ? Bon, vous l’aurez cherché !
Je suis né dans la sublime ville de Stratford-upon-Avon, en Angleterre, la ville de Shakespeare comme vous devez probablement le savoir, si l’alcool et la drogue ne vous sont pas encore montés au cerveau. Ma mère m’a toujours dit que depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours été un gamin particulièrement agaçant, d’une arrogance sans nom.
Cette arrogance m’est restée parait-il… Vous trouvez aussi docteur ?
Quoi qu’il en soit, je n’ai jamais été l’enfant le plus aimé, et ce même dans la cour de récréation. J’étais souvent tout seul. Il a fallu que j’attende l’adolescence et les premiers émois amoureux pour avoir des amis. Enfin, je n’ai jamais eu une grande affection pour le concept d’amitié, dans le sens où je trouve cela surfait.
Ma mère me disait enfant que je devais chercher dans l’amitié ce que je ne trouvais pas dans mes relations familiales. Sans doute parlait-elle de ma relation chaotique avec cet homme qui me servait de père…
Oh, je vous vois déjà venir avec vos grands sabots. Si j’ai le comportement que j’ai aujourd’hui, c’est à cause d’une rupture opérée dès l’enfance suite à des relations difficiles avec mon géniteur. Pas du tout ! Je vous le répète, je suis comme ça depuis toujours. Je n’ai pas attendu que mon père soit un crétin fini pour agir comme tel.
A Stratford, ma vie était réglée comme du papier à musique. J’allais à l’école, je jouais au ballon avec les garçons de mon quartier, je faisais mes devoirs, je mangeais en famille... Quoi de plus banal au fond ?
J’étais enfant unique, ce qui a certainement conduit à mon caractère égoïste… J’avoue l’être, sans doute parce que ma mère m’aimait tellement, me désirait tellement que j’ai toujours eu tout ce dont j’ai besoin…Elle m’a chéri comme un véritable petit miracle, et au fond ça me plaisait sûrement beaucoup, mais ça m’a aussi peut-être conduit à ma perte.

Quand est arrivé l’âge de décider ce que je voulais faire de ma vie, les idées ont fusés. Architecte, dramaturge (Shakespeare avait beaucoup d’influence sur les jeunes de Stratford), mécanicien, avocat, docteur, et c’est cette dernière qui a eu ma préférence. Allez savoir pourquoi, malgré mon caractère détestable, j’aimais l’idée de pouvoir me rendre utile, de pouvoir faire quelque chose pour me démarquer encore un peu plus. Etait-ce là de l’auto-satisfaction ? Oui, sans doute. Mais le plus important n’était-il pas de vouloir aider mon prochain ?
Le problème de la médecine en Angleterre, c’est qu’elle vous emmène dans des contrées que vous ne connaissez pas et surtout, quel avenir pour un médecin parmi tant d’autres. Ma réflexion fut longue, intense, mais j’ai finalement pris la décision la plus importante de ma vie : quitter l’Angleterre pour me rendre là où les rêves deviennent réalité. Mythe ou pas, je le découvrirais bien assez tôt.
Agé de 25 ans, mon diplôme en poche, je quitte mon pays de naissance pour mon pays d’adoption. D’abord installé à New-York, l’air de cette si grande ville ne me convient pas. Deux ans plus tard, je quitte la Grosse Pomme pour Seattle, plus petit bien qu’immense. Cela me plait bien mieux, j’ignore pourquoi. Le temps ici me rappelle l’Angleterre je suppose.
Vingt-sept ans, un job dans cet hôpital miteux mais au moins, je travaille. J’ai fini mon internat, ma résidence aussi, et je m’apprête à entamer ma première année en tant que titulaire.
Donner des ordres aux subalternes, parfois même aux collègues, quel meilleur job pouvais-je rêver ?

*regarde sa montre*

Docteur, je vais devoir vous laisser. Mais cette petite conversation était tout à fait charmante.

- Ayden, un jour, vous serez obligé d’en dire plus. Je savais déjà tout ça. Vous devez me laisser vous aider.

Je le ferais si j’avais besoin d’aide. Je viens vous voir de mon plein gré, je vous dis ce que j’ai envie de vous dire. N’est-ce pas déjà beaucoup mieux que tout ce que vos autres patients peuvent faire ? Je ne suis pas dépressif, je viens juste ici pour avoir quelqu’un. Depuis mon arrivée à Seattle, j’ai l’impression que mon monde ne tourne plus rond. Si je viens vous voir docteur, c’est simplement parce qu’on m’a conseillé de parler à quelqu’un après le suicide de ma mère l’année dernière. Je dois vraiment y aller…
A plus tard docteur !

Si je devais décrire mon caractère en quelques mots ? Bon, je devrais être capable de faire ça. Comme je vous l’ai déjà dit, on m’a souvent traité d’arrogant, d’égoïste… C’est vrai. Je suis très fier de moi, de ce que j’ai accompli dans ma vie, et je pense sincèrement que si le monde était peuplé d’individus comme moi, la vie serait peut-être plus simple. Cependant, je reste réaliste : j’agace, et ça provoque malheureusement beaucoup de soucis dans ma vie. Par exemple, je n’ai jamais eu de meilleur ami, jamais eu de relation durable avec une fille, simplement parce que quand quelque chose me déplait, je le dis sans détour.
Je sais que parfois je ferais mieux de tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler (je ne suis même pas sûr que sept fois seront suffisantes), mais je ne peux pas m’empêcher d’être honnête.
Cependant, il y a tout de même une chose que vous devez savoir : je ne dis jamais rien pour heurter les gens. Je ne veux jamais choquer, je ne veux jamais blesser, mais inconsciemment je le fais quand même.
Ma mère m’a souvent dit que j’étais arrogant, mais elle disait aussi que j’avais un bon fond, et qu’un jour j’arriverais à rendre les gens heureux, ne serait-ce qu’une poignée d’entre eux. Peut-être avait-elle raison… Peut-être qu’un jour, j’arriverai à devenir l’enfant modèle qu’elle aurait tant voulu avoir.
Je suis intelligent, je peux être sensible parfois, attentionné avec mes patients. Quoi qu’il en soit je fais toujours de mon mieux. Parce que je dois me battre pour eux aussi, pour tous ces malades qui se battent contre la mort, pour tous ces malades qui essaient de montrer le meilleur de ce qu’ils ont.
En oncologie, les patients doivent se montrer forts et donc leur médecin encore plus. Je pense que c’est pour ça que ce métier me plait autant. Les gens pensent que je suis la pire des ordures du monde, et je le suis sans doute, je finirai peut-être seul et con dans un vieil appartement dégoûtant, mais au moins j’aurai fait quelque chose de bien de ma vie, et je ne peux que m’en féliciter.
Tant pis si ça ne plait pas à tout le monde…

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