La nuit avait été longue. La veille, le docteur Ayden Colombus s'était rendu dans un bar pour y passer une heure ou deux, et finalement il s'était laissé entrainer dans une bagarre et avait dû être emmené au commissariat, parce qu'il ne voulait pas lâcher les longs cheveux bruns de l'homme qui l'avait attaqué.
Après tout, il l'avait cherché ce grand dégoutant au regard de pervers. Depuis une heure, il l'observait comme s'il avait envie de lui sauter dessus. Il était donc normal que le titulaire en oncologie lui fasse comprendre qu'il n'était pas gay et qu'il n'avait que faire des envies subites de ce pauvre homme.
Seulement voila, il semblerait que, comme dans les mauvais films, les grands bikers au regard de glace et avec une moustache ridicule, comme celle du gros monsieur des BD Astérix, n'aiment pas être traités de "tapette aux doigts de fée", littéralement.
Ayden n'avait jamais été très délicat, et parfois on pouvait même avoir l'impression qu'il cherchait à attirer les problèmes.
Quand le biker s'était dirigé vers lui pour le frapper la première fois, il s'était simplement levé de son siège au bar, avait bu une dernière gorgée de sa bière et avait encaissé le coup comme quelqu'un qui en avait l'habitude. Parce que c'était un fait: il en avait l'habitude. Il avait l'habitude de prendre des coups, il aimait bien ça en fait!
Au commissariat, les policiers l'avaient gardé au frais pendant deux heures, pour le laisser "cuver", selon leur propre expression. Comme s'il était incapable de rentrer chez lui! Il fallait quand même pas abuser! Après de nombreuses négociations, il avait finalement pu appeler son seul véritable ami pour qu'il vienne le rechercher. Son seul ami, son concierge. Pathétique de dire ça? Peut-être, mais Ayden n'avait jamais eu cure de ce que les gens pouvaient bien penser de lui.
Et si vous faites partie de ceux qui pensent qu'Ayden est pathétique, vous n'êtes pas obligés de rester! Il n'avait jamais eu de véritables amis, et ça ne manquait pas à son existence.
Imaginez donc à quel point le réveil fut difficile le lendemain. Il ressentait encore les effets de l'alcool et ses poignets lui faisaient mal à cause des menottes qu'il avait été obligé de porter pour se rendre au poste de police. Il fila sous la douche et avala un grand café après avoir enfilé un jeans et un pull noir.
Il avait encore un peu de temps devant lui avant de partir pour l'hôpital, mais s'il ne voulait pas sombrer dans un sommeil qui serait très certainement extrêmement réparateur, il valait mieux qu'il parte tout de suite.
L'oncologue pris dont les clés de sa voiture, sortit de chez lui et enfonça les clés dans le contact de la voiture, direction le Seattle Grace Hospital.
Arrivé là-bas, il monta directement à son étage, sans saluer les collègues qu'il croisait sur son chemin puisque de toute façon, à part vous dire qu'ils portaient tous une blouse blanche, il était incapable de vous dire quoi que ce soir à leur sujet.
Le chirurgien arriva rapidement dans son bureau, installa ses affaires et commença son travail. Ce matin, il ne devait recevoir aucun patient, mais l'après-midi bien. Il avait donc prévu de faire quelques visites de patients, s'assurer que tout allait bien pour eux.
Alors qu'il était en train de discuter avec l'une de ses jeunes patientes atteinte de leucémie, il entendit le son de son bipper qui le ramenait à la réalité. Il avait toujours l'impression d'être dans un monde à part lorsqu'il était avec ses patients. Il oubliait presque que les autres pouvaient avoir besoin de lui. Il se dépêcha de se rendre dans le bloc opératoire dans lequel le docteur Miranda Bailey avait besoin d'elle.
Ayden se précipita vers le bloc, entra dans la salle où il devait se laver les mains et demanda à l'infirmière de lui allumer le microphone.
S'adressant à Bailey, il lui demanda alors:
Qu'est-ce que vous avez?Ayden ne connaissait pas Bailey, il ne connaissait que sa réputation de dure à cuire dans l'hôpital. Mais les autres médecins, il s'en foutait royalement!
Le lavage de ses mains enfin terminé, il entra dans le bloc, le masque sur le visage. Il s'approcha du jeune garçon qui était allongé sur la table et observa ce que le docteur Bailey lui avait indiqué. Effectivement, ça avait tout l'air de métastase.
Comment vous voulez procéder?Ayden n'était ici que pour une seule chose: faire son boulot et empêcher ce jeune garçon d'avoir un cancer. Pas besoin de s'embarrasser de grands discours et de politesses.