∞ 1. Es-tu satisfait de ta vie actuelle? Te sens-tu heureux?

Professionnellement oui et dans l'ensemble oui. On peut dire que j'ai une belle vie et un travail que j'adore. De plus, je fais souvent des rencontres et je me suis donc fais de nouveaux amis ainsi que des conquêtes d'un soir. Enfin bref, ma nouvelle vie me convient plutôt pas mal. Le seul problème c'est que j'éprouve tout de même un manque, un vide, celui laissé par mes parents bien évidemment. Tout serait absolument parfait s'ils pouvaient revenir dans ma vie et partager tous ces moments avec moi, là je serais vraiment comblée !

∞ 2. Si tu pouvais changer un ou plusieurs éléments dans ta vie, lequel/lesquels choisirais-tu?

Ce serait sans aucun doute mon avortement, cet acte a anéanti ma vie. D'abord ça m'a laissé un traumatisme énorme, après tout je suis une meurtrière et je m'en veux énormément mais à l'époque, je ne voyais pas quoi faire d'autre. Après tout, j'étais jeune et je ne me voyais pas élevée un enfant seule, sans le père. De plus, cet acte abominable a fait que mes parents m'ont reniés et à présent je n'ai plus aucun contact avec eux. Moi qui étais si proche d'eux étant gamine, ça me touche beaucoup ! Je rêverais de pouvoir renouer des liens avec ceux qui m'ont donné la vie !

∞ 3. Aujourd'hui, on parle beaucoup de "repartir à zéro". Tu en penses quoi toi? Tu serais prêt à le faire?

Et bien je pense que c'est une bonne chose et je le comprends parfaitement. Et pour la question, est-ce que je serais prête à le faire, je répondrais que oui étant donné que je suis passé par là. Il est des fois nécessaire de repartir à zéro, cela peut paraître lâche mais des fois on a pas d'autres choix. La vie devient trop dur, on se retrouve seul et c'est la seule chose qui nous vient à l'esprit. Enfin ça, ou nous mettre une balle dans la tête, mais je pense quand même que recommencer sa vie depuis le départ est mieux non ?

∞ 4. Finalement, si tu pouvais résumer ta vie en cinq mots, lesquels choisirais-tu?

Tristesse, abandon, regrets, changements, espoir

Félicitations, vous venez d'avoir une fille !

Non sans blague, c'est fou ce que les médecins sont perspicaces tout de même. Il a réussi à dire à ma mère et sans se tromper que je suis une fille. Faudrait que je le revois pour le féliciter. Enfin bref, je me rappelle qu'après ses paroles, ma mère m'a prise dans ses bras et m'a serrée fort contre elle. Je peux encore me rappeler de son parfum fruité qui entrait dans mes narines. Il me semble même que je me suis endormie un instant. Enfin bref, quelques temps plus tard, j'ai eu le droit de rentrer à la maison avec mes parents. Comme je suis leur premier et leur seul enfant, ils étaient fiers et émus dès qu'ils posaient les yeux sur moi. J'ai vécut convenablement pendant toute mon enfance. J'étais chouchoutée et mes parents m'offraient toujours plein de cadeaux. On était pas riche dans la famille mais on avait quand même les moyens. A chaque réunions familiales, mes parents parlaient de moi pendant des heures. Ils ne pouvaient s'empêcher de faire des éloges à mon propos. Que voulez-vous, la fierté des parents, on n'y peux rien. Surtout lorsqu'on est la prunelle de leur yeux, comme ce fut mon cas.

Enfin bref, assez parlé de mon enfance remplie de joie et de présents. Lors de mon adolescence, j'étais une des filles les plus populaires du lycée. Je me fichais un peu de tous ces clans mais c'est dans celui là que j'ai atterrie. Cela m'avais d'ailleurs beaucoup étonnée étant donné que j'étais également une très bonne élève. Mais cela devait sûrement être à cause du fait que je pouvais sortir dès que je le voulais, mes parents ne m'imposaient aucune limite. Mais bon, la belle vie à tout de même des limites. J'allais bientôt avoir dix-huit ans et je voulais absolument allé à la soirée de l'année. Malheureusement pour moi, ma mère n'était réellement pas de cet avis et elle me le fit bien comprendre.

Allez maman s'il te plaît !
Lou-Ann je t'ai dis non, arrête de faire ta princesse !
Je ne fais pas ma princesse mais c'est vitale que j'y aille...!
Lou-Ann ça suffit maintenant, demain tu dois te lever tôt en plus de cela !
Je te déteste, tu trouve n'importe quelle excuse pour ne pas que j'y aille....Va ch*** !

Inutile de vous préciser ce que je venais de dire et c'est également inutile de vous informer qu'après avoir prononcé ces mots, je me suis repris la gifle du siècle. Mais là, on peut aussi dire que je l'avais bien méritée. Je suis donc monté dans ma chambre et j'ai pleuré pendant une bonne demi-heure. Après cela, j'ai commencé à me préparer pour aller à cette fête, aucune chance que je la rate quoi que ma mère en dise. Vu que mon père était en voyage d'affaire, je n'avais qu'un seul parent à affronter. Heureusement pour moi d'ailleurs parce que je ne suis pas sûre de pouvoir tenir tête à mon père à ce point là. Enfin bref, une fois prête, je suis sortit par la fenêtre et je me suis rapidement éclipsée.

La soirée battait son plein, je dis bonjour à toutes mes amies et on peut dire que ce soir là, je me suis bien amusé, j'ai même rencontré un garçon avec qui je me suis amusé quelques heures si vous voyez ce que je veux dire ! Par contre, je ne me rappelle plus de son nom, j'étais bien trop saoule. D'habitude, ce n'était absolument pas mon genre d'agir ainsi mais c'était tout de même la soirée de l'année, il fallait que moi aussi je marque le coup. Enfin bref, aux environs de cinq heure du matin, je suis rentrée et à ma grande surprise, ma mère était encore réveillée. Je ne vous explique même pas la volée que j'ai reprise, surtout qu'elle c'était inquiétée pour moi. Elle m'a privé de sorties et j'ai respecté sa punition. De toute manière, j'étais déjà allé à la soirée du siècle donc les autres, ce n'était pas un drame si je les loupaient. Par contre, à cette soirée il c'était passé quelque chose que je n'avais pas prévu.

Tu es quoi ? Répète !?
Je suis enceinte maman !
Non mais tu te rends compte !? Tu ne sais même plus qui est le père et....Rooo....Si tu savais comme je suis énervée !
Je sais....Moi aussi je m'en veux...

Et je peux vous dire que c'était la vérité. Je m'en voulais réellement. Non pas de ma torride relation d'un soir mais parce que je savais très bien ce qu'il allait se passer à présent. Comme je m'en doutais, quelques jours plus tard, j'ai avorté. D'un côté, j'étais soulagée, car je n'aime pas vraiment les enfants et en avoir un en étant mère célibataire c'est hors de question ! Malgré cela, j'ai subi un réel traumatisme, pendant des mois j'en ai fais des cauchemars. Mes parents quant à eux m'adressaient à peine la parole depuis ce jour. Dire qu'avant j'étais leur petite princesse, aujourd'hui je n'étais plus rien à leurs yeux. Malgré l'ambiance électrique qui régnait dans ma famille, je continuais mes études de médecine en m'appliquant le plus possible. Pour moi, il n'y avait plus que mes études qui comptaient, c'était la seule chose qui me permettait de tenir le coup, sinon, dieu sait où est-ce que j'en serais à présent. Ma vie suit son train train naturel pendant quelques années, jusqu'à ce que j'ai vingt-huit ans. Je décide de quitter ma ville, ma famille, mes amis, bref, le peu de choses qui me restaient pour venir m'installer à Seattle, ce qui je fis bien entendu. Je recommence alors ma vie à zéro en me plongeant ardemment dans le travail, malgré les quelques conquêtes que j'avais à côtés, histoire de m'amuser un peu. Je fais donc mon internat et ensuite, je commence ma formation de résidente dans le service d'oncologie. Je voulais venir en aide les gens, je voulais pouvoir m'occuper des autres pour qu'ils ne se sentent pas abandonner, qu'ils ne vivent pas ce que j'ai vécus dans le passé. Bon mon travail est très dur, surtout dans mon service, étant donné qu'il est rare de survivre à un cancer mais si la médecine à fait un bond en avant. Cependant, je m'épanouie et je suis à l'écoute de mes patients, jamais je ne les laisserais tomber !