∞ 1. Es-tu satisfait de ta vie actuelle? Te sens-tu heureux?

Pas vraiment. Je suis loin d'avoir une vie normale et vous savez, j'en souffre. Mais c'est plus fort que moi, je ne sais pas comment faire pour surmonter ma peur panique des hommes et ce malgré mon long suivit psychologique. De fait, non, on ne peux pas dire que je sois heureuse. Vous savez, la solitude ce n'est jamais bon pour personne. Je voudrai clairement vivre une vie plus calme.

∞ 2. Si tu pouvais changer un ou plusieurs éléments dans ta vie, lequel/lesquels choisirais-tu?

Je n'en changerai qu'un et je pense que vous le changeriez vous aussi si vous aviez vécut la même chose... Si je pouvais gommer un évènement de ma triste vie, ce serait en premier lieu mon enlèvement et ce que j'ai subit au cours de celui-ci. Et puis si je pouvais supprimer un second truc, ce serait sans hésitation le décès de mon petit frère. Mais je crois que tout le monde à ma place souhaiterait se séparer de ces deux évènements.

∞ 3. Aujourd'hui, on parle beaucoup de "repartir à zéro". Tu en penses quoi toi? Tu serais prêt à le faire?

Au fond, je ne sais pas. Malgré les merdes qui me sont arrivés au cours de mon existence, il y a eu du beau, aussi. Des amies sur qui j'ai put compter, une famille très présente bien que ce soit par la pensée, le téléphone... Non, je n'ai pas raté ma vie. J'ai eu du mauvais, c'est clair, mais puis-je vraiment tirer un trait sur toutes les bonnes choses de mon existence ? Je ne pense pas. D'autant plus que personne ne connait d'existence parfaite... Je dois faire avec.

∞ 4. Finalement, si tu pouvais résumer ta vie en cinq mots, lesquels choisirais-tu?

Triste - Peu commune - Courte pour l'instant - Souvenir - Riche humainement

Lullaby Esterházy vint au monde en Hongrie, dans un hôpital très réputé de Budapest, situé non loin du palais Esterházy, un jour bien particulier : celui de la Sainte-Lucie, le 13 Décembre, soit le jour des mauvais esprits de par le fait que cette nuit est la plus longue de l'année. La neige avait recouvert le monde de son duveteux manteaux immaculé et glacé. Elle fut alors fille d'un homme politique Hongrois, prince de surcroît et de son épouse, une réalisatrice. Seriez-vous surpris, si je vous disais que, de par son père, elle est princesse d'Autriche-Hongrie ? Lullaby possède donc le titre de « Lullaby Cassidy de Hongrie », bien qu'elle préfère largement être appelée Bee, surnom beaucoup moins pompeux que ce titre.

Deux ans après la naissance de sa fille, Diana Esterházy donna naissance à un fils, Gyula Esterházy, qui soit dit en passant était autiste, disparu à l'âge de cinq ans, se noyant dans le Danube, laissant sa grande sœur dévastée, du haut de ses sept ans, d'avoir perdu son seul allié, son frère et son meilleur ami à la fois. Aujourd'hui encore, Lullaby du mal à supporter le court du fleuve traversant la ville.

Grandir dans le luxe est un privilège accordé à peu de monde, la demoiselle en est parfaitement consciente. Seulement, Lullaby peut vous confirmer que grandir en voyant très peu ses parents n'est pas facile. En effets, les siens voyageaient souvent pour diverses affaires à régler et l'enfant restait seule dans la demeure. Enfin, avec les domestiques, mais ces derniers n'avaient guère de temps à consacrer pour jouer avec la petite fille. Ainsi son frère était-il, jusqu'à sa mort, son seul compagnon de jeu. Après son départ, l'enfant se retrouva plus seule que jamais.

Depuis le début de sa jeune vie, Bee est exposée et surexposée dans son pays natal, faisant apparition publique sur apparition publique, dans le but de faire exploser sa popularité dans le pays. Et aussi parce que c'est une princesse, qu'elle est héritière du trône et que c'est donc normal pour une fille de sa caste d'être sous les feux des projecteurs, même quand la famille ne dirige pas ou plus le pays. Se montrer est pour elle une façon d'agir. En effet, étant humanitairement très engagée, se faire connaître est important pour elle, car elle désire rendre sa notoriété profitable aux plus démunis.

A dix-sept ans, la petite princesse fut enlevé un jour qu'elle rentrait d'une visite chez une cousine. Prisonnière d'un homme qui ne devait même pas avoir trente ans, Lullaby subit moult attouchements tandis que son bourreau attendait patiemment que la caution réclamé fut payée. Néanmoins, il prenait soin d'elle, surveillant qu'elle ne manque de rien, tant en nourriture qu'en confort. Le calvaire dura deux ans et il a laissé une trace dans l'esprit de l'adolescente violée qui, à sa sortie, prie la défense de son agresseur. Il parait que ça s'appelle le syndrome de Stockholm. Amoureuse de l'homme qu'elle aurait dût haïr, la princesse se laissé dépérir lorsque ce dernier fut emprisonné. Depuis, la jeune femme est suivit par des psychologues et, bien qu'elle ne soit plus amoureuse de l'homme, la belle garde des séquelles qui la contraignent à poursuivre ces rendez-vous réguliers.

A vingt ans, Lullaby fonda l'association Gyula Esterházy, destinée à aider les autistes et la recherche pour avancer toujours plus dans le combat contre cette maladie. Aujourd'hui, l'association continue d’œuvrer alors que la jeune femme s'est exilée il y a de cela trois ans à Seattle avec ses parents, Madame Esterházy devenant dépressive à force de voir et revoir le Danube et ne supportant même plus la Hongrie. Arrivée en Amérique, la princesse fut repéré par un agent de mannequin. Voyant là l'opportunité de faire connaître davantage sa fondation et les diverses associations qu'elle soutenait, la princesse accepta de signer un premier contrat et d'autres suivirent. Monsieur Esterházy, quand à lui, s'est, depuis, reconvertit avec succès dans les affaires.

Étudiante en médecine, la jeune femme a reprit sa résidence au Seattle Grace Mercy West, en remerciant au passage le ciel d'avoir fait que sa mère, Diana, ait voulu la rendre bilingue. La langue américaine est légèrement différente de l'anglais britannique mais la jeune femme a apprit à s'en sortir. Aujourd'hui, la demoiselle s'apprête à devenir résidente. Oui, à pas trente ans. Mais c'est normal : elle a sauté des classes.