Garde terminée. Mathew pouvait quitter l’hôpital. Il aurait aimait rester mais il n’était pas de garde cette nuit-là. Et il valait mieux profiter de ce temps pour dormir, se reposer, rentrer chez soi. Non, le jeune interne n’allait finalement pas choisir cette option. Il allait revenir au bon vieux temps en sortant. On lui avait parlé d’un bar très sympathique. Il se dirigea donc chez Joe. Le bar était en face de l’hôpital, ce qui avait un côté assez pratique. Le jeune pénétra dedans. La chaleur lui sauta au visage. Le jeune homme esquissa un sourire. L’ambiance était assez chaleureuse. Il se traça un passage et s’assit sur un tabouret, près du bar. Il avait l’habitude de ces endroits pour les avoir beaucoup fréquenté. Dans sa période adolescent rebelle, il retrouvait souvent des amis dans un bar similaire à Portland. Quand il y repensait, il se disait que c’était du bon temps quand même. Il faisait ce qu’il voulait sans n’avoir à rendre de compte. Même s’il savait qu’il dérapait en ce temps là … Se droguer, boire, coucher … Il en faisait de nombreuses. On dit que la sagesse vient avec l’âge. Dans le cas de Mathew, elle n’était pas là, pas plus que quand il avait quinze ans. Il fallait surement laisser le temps au temps. Bien qu’elle ne soit pas parfaite, le jeune homme aimait sa vie. Il s’amusait avec des femmes toutes très amusantes. Il prenait du bon temps sans se prendre la tête.
Les seules fois où il avait son père au téléphone, c’est ce qu’il lui reprochait. De prendre la vie comme une partie de rigolade. Ce qui était idiot. On y est tellement peu de temps sur cette terre qu’il faut bien s’en amuser. Car c’est en la prenant au sérieux qu’on s’ennuie. A quoi bon être réglo si ce n’est pour ne pas profiter de la vie. Non décidément les deux hommes n’avaient pas la même vision de la vie. Son père était peut être trop vieux pour comprendre après tout. Il voulait que Mathew se pose, qu’il ait une copine, qui deviendrait sa femme puis qu’il ait de beaux enfants. Mathew avait vingt-cinq ans, la rigolade devait prendre fin.
Et bien non, le jeune interne voulait vivre la vie comme il l’entendait à point c’est tout. Il n’arrivait pas à s’accrocher à quelqu’un. Il n’arrivait pas à avoir de relations normales avec une femme. Il ne fallait pas être psychologue pour savoir d’où cela venait. Si le jeune homme n’arrivait pas à exprimer ses sentiments, il fallait voir du côté de l’amour qu’il avait pu recevoir durant son enfance.
Ses pensées furent interrompues par le serveur, qui devait d’ailleurs être le propriétaire : Joe. L’homme lui demanda ce qu’il voulait boire.

Mathew Evans – Une vodka orange, s’il vous plait !

Demanda le jeune homme poliment. Il voulait quelque chose de fort ce soir. Il ne voulait pas rentrer seul également. Peut-être qu’Hailey allait venir au bar ce soir. Honte à lui, Mathew ne se souvenait plus si son amie était de garde ce soir ou non. Tant pis. De toute façon, il trouverait bien une jeune femme jolie à qui faire la discussion ce soir.
C’était le bon côté des bars, cela grouillait souvent de magnifiques créatures, voulant oublier leur triste vie. Mathew était un peu là pour rendre leur existence meilleure.
Joe me rapporta mon verre que je bus cul-sec. Je lui en redemandai un autre. Au pire, si e n’étais pas en était de rentrer, je retournerais à l’hôpital ou bien j’appellerais Joy afin que celle-ci vienne me chercher. Joy était une fille sympathique. C’était la colocataire de Mathew.
Mathew se sentait un peu seul pour le moment mais cela ne durerait pas. Cela ne durait jamais après tout.

Boire ou ne pas boire …

Pourquoi est-ce quand nous sommes seuls dans un bar, un verre de vodka à la main, que nous nous mettons à penser à notre vie. Mathew avait les yeux perdus dans le vague. Il réfléchit à ce qu’il était. Toujours là pour faire la fête. Répondant toujours présent lorsqu’il s’agissait de séduire des femmes. Il aimait la gente féminine, il ne pouvait dire le contraire.

Il ne savait pas la raison, mais l’alcool dans son sang le rendait plu serein quant il pensait à son avenir. Peut-être arriverait-il un jour à se poser, à avoir une vraie copine. Non il disait bien des bêtises lorsqu’il avait bu. Il resterait peut-être comme ça toute sa vie. Un homme collectionnant les femmes, ne se posant jamais, ne restant avec une pas plus d’une soirée. C’était triste quant on y pensait. De ne pas pouvoir se contenter d’une femme, sans avoir envie d’une autre. Pour le jeune homme, à cette partie de son existence, cela était tout simplement impossible. Il ne voulait pas et ne pouvait pas. Non, il ne voulait pas s’accrocher à quelqu’un. Il avait vu autour de lui, le mal que faisait une rupture. Et puis dés que l’on ouvrait son cœur à une autre personne, on en devient encore plus faible. On ne peut pas ressortir fort d’une épreuve comme cela. Il y a des gens qui ne s’en remettent jamais. Et le jeune homme ne voulait pas ressembler à cela. Il ne voulait pas être le genre de personne anéanti après que l’amour de sa vie s’en est allé. Alors quoi de mieux que de ne pas s’attacher pour être heureux. Il ne pouvait pas. Non. Il avait essayé une fois mais il avait ressenti comme un blocage en lui interdisant d’aller plus loin dans cette relation. Il n’arrivait pas à aimer comme il devrait quelqu’un. Alors maintenant il avait décidé de ne plus essayer.

On dit que l’amour est un sentiment bien mystérieux. Marivaux avait inventé la formule « tomber amoureux ». Peut-être car en étant amoureux, nous ne pouvions que nous casser la figure devant autant de difficultés. Mathew n’aimait pas ce sentiment. Car c’était l’un des seuls sur lequel nous n’avions aucuns effets. Quand il était en colère, c’était lui qui se contrôlait, lui qui décidait s’il fallait mieux frapper ou s’isoler. La tristesse est basée sur la même chose. On peut la contrôler car c’est inutile de se laisser aller.


Alexander M. Karev – Salut Mathew ! Comment ça va ?


Alex Karev, résident en pédiatrie sous les ordres d’Arizona Robbins. Mathew l’aimait bien. Il se retrouvait un peu dans son histoire. Avant Karev était comme lui, il couchait avec de nombreuses femmes tout comme Mathew. Et puis leurs caractères avaient de nombreuses similitudes. Mathew le considérait un peu comme son frère. Il voyait comment il était devenu maintenant. Il était maintenant marié à une charmante résidente du nom d’Isobel Stevens. Les deux jeunes gens allaient très bien ensembles. Cela faisait sourire le jeune interne quand il voyait la situation amoureuse d’Alex maintenant. Il était comme lui avant et avait fait une telle avancée. C’était presque incroyable de voir cela.

Si ça se trouve, quand Mathew aurait atteint son âge, quand il serait résident, il aurait lui aussi une vie comme ça. Posé, comme quelqu’un d’adulte et responsable.

Enfin cela étonnait grandement le jeune homme. Il ne pourrait pas être comme Alex à son âge. Il était trop immature et incapable d’aimer véritablement quelqu’un. Il n’était que cet interne sur de lui, couchant avec tout le monde.
Mathew répondit à Alex par un signe de tête. Il but une gorgée de sa boisson avant de se tourner à nouveau vers le résident.


Mathew Evans – Qu’est-ce qui t’as fait comprendre que tu devais arrêter tes conneries ?


Demanda le jeune homme. Il était sérieux. Il voulait savoir comment pouvait-on arrêter d’être comme cela. Bien sur, il ne saurait sans doute pas faire de même quand il s’agit de lui. Quand on veut, on peut. Mais Mathew avait-il réellement envie de changer. Cela n’était pas vraiment sur. Après tout, il vivait comme cela depuis près de dix ans. Comment pouvait-on changer comme ça ?
De toute façon, il n’était peut-être pas comme les autres. Peut-être que pour lui, il n’y était pas censé avoir de fin heureuse. Le véritable bonheur était-il fait pour lui ?
Le jeune homme regardait toujours Alex avec intérêt. C’était sans doute l’un de ceux qui le comprendrait le mieux puisqu’il était passé par là également.

Mathew était assis au bar, sirotant son verre rempli de vodka orange. L’alcool lui remettait les idées en place. Non en fait pas vraiment mais cela lui faisait plutôt du bien. En effet, quand il buvait, la plupart du temps, il finissait avec une jolie créature alors c’était plutôt bien. Bref, Joe était très sympathique en plus. Mathew l’aimait bien. Il le voyait souvent vu le temps qu’il passait dans ce bar. Il l’avait découvert le premier jour de son arrivée à Seattle. Il ne connaissait personne et avait besoin d’un verre pour décompresser de cette grande journée. Aujourd’hui, cela faisait quelques mois qu’il était dans cette ville et pourtant il avait l’impression que rien n’avait changée. Il était toujours le même. Au même point. Il n’avait pas évolué dans sa vie sentimentale. Il couchait toujours avec tout le monde. Il passait toujours du bon temps. Il ne se posait pas. Voilà à quoi ressembler ses amours. Du côté de son travail, il évolué tranquillement. Il était doué. En effet, il faisait de son mieux pour être le meilleur. Il ne voulait pas être le naze de service dans son métier. Il voulait réussir pour devenir le meilleur.

Le jeune homme venait de finir son verre. Il était vide et se demandait ce qu’il allait faire. Etre raisonnable et s’arrêter là. Ou alors reprendre un verre et prendre le risque d’avoir la gueule de bois le lendemain matin. Le jeune homme choisit la deuxième solution. Ainsi, il appela Joe et lui redemanda la même chose. C’était stupide de boire pour oublier quelle vie on mène, n’est-ce pas. Peut-être que Mathew n’était pas assez mature pour se contrôler. Ce n’était qu’un gamin, un enfant, un ado. Comme à dix-sept ans, avec l’alcool, il se sentait vivre. Le temps semblait s’arrêter. Il avait l’impression de ne pas grandir. De rester au même point, comme s’il était toujours adolescent. Qu’à chaque bêtise qu’il fera, il y aura toujours quelqu’un de plus adulte pour le sortir de là.

Il n’avait pas de frère et sœur. Il était fils unique et ne s’entendait pas avec son père. Sa mère était morte quand il n’avait que sept ans. Il n’avait pas de vraie famille. Pourtant Alex était comme son frère. C’était comme si on l’autorisait enfin à avoir une famille. Alex comptait donc énormément pour le jeune homme. Il représentait ce qu’il n’avait jamais eu. C’était l’espoir que quelqu’un comme lui pouvait avoir une famille. Il savait que s’il avait besoin un jour, il pourrait compter sur lui.
Mathew admirait le couple qu’il avait réussi à former avec Izzie. Ils allaient bien ensemble tout les deux. Visiblement ils étaient faits pour aller l’un avec l’autre.


Alexander M. Karev – Et bien tu vois Mathew, je pense que j’ai compris tout cela quand j’ai rencontré tout cela quand j’ai rencontré la femme qui me fit oublier toutes les autres.


Alors comme cela, une femme pouvait vous être destinée. Il fallait simplement qu’elle croise votre chemin. C’était beau de croire en cela. Bien que Mathew soit assez sceptique à cette rencontre un jour. Il n’était peut-être pas fait pour l’amour lui. Parce que s’il était vraiment fait pour cela. Il y aurait un signe. Il aurait déjà eu quelqu’un dans sa vie qui lui fasse chaud au cœur. Mais peut-être que cette fille qui lui fera oublier les autres n’était pas encore arrivé. Peut-être qu’il fallait laisser faire le temps. Peut-être fallait-il que sa maturité grandisse. Les questions étaient nombreuses mais malheureusement personne n’avait de réponse.


Alexander M. Karev – Mais tu sais, ce n’est pas aussi simple que ça. Avant d’être l’homme heureux dans les bras d’Izzie, il y en a eu du chemin. Il a quand même fallu que je la trompe et la voir dans les bras d’un autre pour me faire comprendre que c’était elle et personne d’autre …


Mathew avait entendu quelques rumeurs mais ne savait pas tout cela. Il ne pensait pas qu’il y avait eu tant de choses avant que les deux résidents puissent être ensemble. Mais contrevent et marée, leur couple avait fini par survivre. Cela voulait sans doute dire qu’ils étaient fait l’un pour l’autre et que maintenant plus rien ne pourrait les séparer. Finalement plus ils parlaient ensemble, plus le jeune homme voyait d’énormes similitudes entre leurs deux histoires. Bien sur, Mathew n’avait pas encore commencé sa phase amour compliqué. Tout était finalement si simple pour lui. Il couchait avec qui il voulait sans engagement.


Alexander M. Karev – En tout cas, je n’ai qu’une chose à te dire, ne te prends pas la tête avec ça … Ca viendra quand ça viendra.


Sa dernière phrase décrocha un sourire au jeune homme. Oui il avait raison. De toute façon, il ne resterait pas ce gamin insolent et insouciant toute sa vie. Un jour la roue tournerait. Et un jour ou l’autre, lui aussi aurait cette femme dans sa vie qui ferait de lui un homme meilleur. Alex continuait de siroter sa boisson. Mathew, quant à lui, but une gorgée de son verre. C’était agréable d’être en compagnie de quelqu’un qui nous comprenait enfin.

Une jeune femme vint interrompre les deux chirurgiens. Le charme irrésistible de Mathew avait visiblement eu raison d’elle. Elle voulait lui offrir un verre. Mais Mathew déclina son offre. Après tout, la famille était plus intéressante qu’un simple coup d’un soir. La jeune femme repartit, visiblement déçu. Mais tant pis. Peut-être que pour une fois, Mathew repartirait chez lui sans friandise.


Mathew Evans – Tu vois, je suis irrésistible, tout le monde me veut ! Je suis un Dieu !


Annonça le jeune homme le sourire aux lèvres. Il but une nouvelle gorgée de son verre puis se tourna vers Alex, toujours souriant.


Mathew Evans – Un jour ou l’autre, je grandirais !

Boire ou ne pas boire. C’est ce que l’on se demande quand on entre dans un bar. On réfléchit à qui conduira, qui nous ramènera si l’on décide de boire des litres d’alcool. Etre adulte, ça a des avantages. Quand on est jeune, on n’a pas le droit de boire de l’alcool légalement. Bien sur, cela n’arrête en rien les jeunes. Mais quand on est adulte, et que l’on est autorisé devant la loi, on a envie de prouver qu’on est devenu grand. Ainsi, on boit tout ce qui nous passe sous la main. On est stupide. Mathew avait vingt-cinq ans. Il avait donc le droit depuis un moment pourtant le temps n’avait pas du tout désaltéré sa soif. Il buvait toujours pendant les soirées. Peut-être un peu trop parfois. Mais bon cette vie lui convenait assez en général même si parfois l’envie de changer lui prenait. Bien sur, il savait qu’il n’y arriverait pas comme ça. Et tant qu’il ne serait pas vraiment prêt, il n’y arriverait pas facilement. Ce serait un long chemin de changer ce que l’on a construit en dix ans. Oui car depuis ses quinze ans le jeune homme se comporté comme quelqu’un de dépravé. Il était assez égocentrique. Mais bon, c’était lui. Il était comme ça. Et il se fichait de ce que pensaient les autres. Ce n’était pas parce qu’il était comme ça.

Alex se prit un autre verre. Mathew ignorait s’il voulait se souler ou non. Même si c’était le cas, ce n’était pas le jeune interne qui allait le juger. Il n’aimait pas juger les gens. C’était l’une de ses qualités après tout. Il préférait les connaître avant de les juger comme ça. Et puis, Alex avait le droit de boire. Ce n’était pas Mathew qui buvait pas mal qui allait le réprimander. Ce n’était pas son rôle après tout.
Mathew était satisfait de lui-même. Il avait du succès auprès des filles, ce qui était fort agréable. Savoir que l’on plaît aux filles est quelque chose de tellement bon. Au moins, on sait que rien ne changeait pour le moment. Tout était encore pareil. Mathew pouvait coucher comme il voulait. S’il était laid, cela aurait été surement bien triste pour lui. Il n’aurait peut-être pas été aussi arrogant aussi.

Alex était sans doute le meilleur pour le comprendre puisqu’il était aussi passé par là. Bien sur, il était toujours séduisant mais maintenant il ne remarquait plus les filles autres qu’Izzie. C’était ça quand on était marié. La seule fille le plus importante à ses yeux était forcément sa femme.
La jeune femme qui se proposait à Mathew était vraiment séduisante, vraiment très sexy. S’il n’avait pas été avec Alex, le jeune homme n’aurait pas réfléchi une seule seconde et lui aurait immédiatement offert un verre, lui aurait parlé un petit peu et plus, beaucoup plus, si affinités.
Quand la femme était parti, le jeune homme s’état immédiatement vanté auprès de son grand frère. Après tout, il avait bien le droit. Et Alex avait bien vu qu’il comptait pour le jeune homme car si ça n’avait pas été le cas, Mathew l’aurait laissé en plan tandis qu’il se serait amusé avec cette belle créature.


Alexander M. Karev – Il faut avouer que tu as du succés … Mais attention les chevilles là, mini Dieu. Et je vais me répéter mais arrête de te prendre la tête et vis ta vie, ok ?


Mathew sourit à la phrase d’Alex. Mini Dieu, cela lui allait si bien comme surnom. Ca lui ressemblait après tout. Oui le jeune homme était assez arrogant. On se demandait même comment il faisait pour passer à travers les portes avec des chevilles aussi grosses. Mais il avait du succès, on ne pouvait le nier.
Non, il ne fallait pas qu’il se prenne la tête pour des choses aussi futiles. Après tout, il aurait du temps pour être sage quand il serait plus vieux. Il fallait vivre sa vie à fond, elle était bien trop courte.


Mathew Evans – Oui tu as raison après tout ! Pour l’instant, le plus important est de s’amuser ! Je suis jeune et j’ai tout le temps pour me poser !


Se poser était assez compliqué quand on y pensait. Il fallait trouver la bonne personne, bien s’entendre, et avoir envie des mêmes choses. Enfin ce n’était pas très simple. Alex l’avait trouvé en la personne d’Isobel Stevens. Si son grand frère avait réussi à trouver la bonne personne, lui aussi y arriverait, il ne fallait surtout pas désespérer.


Mathew Evans – Et pendant que j’attire de nombreuses filles, il vaut mieux en profiter ! Ca ne durera pas toute la vie ! Tu n’imagines même pas combien de filles je me suis tapé depuis le début de la semaine …