Un léger rayon de soleil caresse une joue et réveille une charmante demoiselle dont la tête est, sur son oreiller, auréolé de ses cheveux bruns. La tête encore dans le brouillard, la jeune femme se lève à regret pour préparer son petit-déjeuner. Son réveil sonne, inutilement, au moment où la résidente en neurologie prend place à table, devant ses tartines de beurre-miel et son bol fumant, rempli d’une infusion à la russe. La radio diffuse quelques chansons et la demoiselle entonne l’air elle aussi, quoique ses compétences de chanteuses soient très inférieures à ce dont la belle est capable dans un bloc opératoire.

S’habillant en hâte, la jeune femme ne tarde pas à enfiler son long manteau avant de sortir pour gagner l’hôpital grâce aux transports en commun, dans lesquels elle passe quelques coups de fils concernant des photoshoot à venir. Un homme assit à ses côtés lui donne des nausées, par l’odeur de tabac froid qui se dégage de son vieux manteau râpé. Le trajet lui semble donc bien long, aussi décide-t-elle de sortir quatre stations avant celle où elle descend d’ordinaire, histoire de finir à pieds, jugeant qu’un peu de marche ne lui fera pas de mal. Et puis mieux valait muscler ses mollets que courir un risque pour sa santé, non ?

[…] Instinctivement, en un instant, la demoiselle reconnait les symptômes. Arrivée auprès du bébé et de sa mère inquiète en un instant, la résidente procède à une auscultation sommaire de l’enfant, avec les moyens du bord. Le petit garçon avait vomi deux fois, coups sur coups, à quelques pas seulement de la brunette. Mais en y regardant de plus près, il avait un problème aux pupilles, l’une étant plus dilatée que l’autre, ce qui n’était pas normal et était un autre signe de son mal. Du haut de ses deux ans, il avait aussi des difficultés anormales à parler. La résidente était sûre d’elle. C’était un cas classique.

«- Je crois pouvoir dire sans me tromper que c’est un traumatisme crânien. Je suis résidente en neurologie au Seattle Grace Mercy West Hospital, il faudrait s’y rendre sans tarder Madame. Votre enfant a besoin d’être ausculté plus en détails. Cela ne devrait pas être trop grave mais il est mieux de le placer en observation pour la nuit. L’hôpital n’est qu’à quelques pas. » déclare la jeune femme en se montrant douce, calme et aussi rassurante que possible se peut.

Les urgences sont bondées lorsque la mère, l’enfant et la Lullaby arrivent. Aussi la résidente s’excuse t’elle auprès de la femme, lui expliquant qu’elle va simplement chercher son titulaire. Aussitôt dit, aussitôt fait : la hongroise se lance à la recherche du docteur Sheperd, qui reste pourtant introuvable. Par chance, la jeune femme croise la route de sa meilleure amie, le docteur Robbins qui, par chance, est titulaire en pédiatrie. Peut-être qu’elle sera en mesure de faire quelque chose ? C’est ce que songe la belle brune en faisant part du cas à la jeune femme.

«- J’ai un enfant de deux ans avec un trauma crânien aux urgences. J’ai fais venir la mère jusqu’ici mais je ne trouve pas le docteur Sheperd et si on ne s’occupe pas rapidement de son enfant, j’ai peur qu’elle fasse une crise…»

Lullaby n’est pas si stressée qu’Arizona a l’impression de le sentir, mais elle est contrariée de ne pas trouver le docteur Shepherd alors qu’il est théoriquement de garde. Aussi cela influe évidemment sur son état, sa façon d’être. Et disons le, elle veut que l’enfant soit ausculté au plus vite, ce qui ne manque pas d’ajouter à l’agacement qui la gagne au cours des minutes qui s’écoulent. Pourtant Arizona ne semble pas comprendre, avec son grand sourire aux lèvres, alors qu’elle prend les épaules de la résidente en soufflant avec force, comme ont le fait faire aux femmes enceintes pour qu’elles se calment et aient un peu moins mal. Et puis elle fait un sourire avant de saluer la demoiselle en lui demandant comment elle va… Ok, Lullaby a grillé toutes les règles de politesse, trop absorbée par son cas. Oui, elle a oublié de dire bonjour à son amie mais ce n’est pas si grave que ça, dans la mesure où elles se sont envoyés un tas de textos seulement quelques heures auparavant, si ? Enfin… ça l’est oui, mais pas tant que le traumatisme crânien d’un enfant de deux ans, n’est-ce pas ? La brunette est loin d’avoir la conscience tranquille en cet instant. Il ne faut pas prendre les problèmes neurologiques à la légère. Plus c’est traité vite, mieux c’est.

Les deux jeunes femmes prennent la direction des urgences pour rejoindre le petit patient et sa mère. Les urgences ne sont plus aussi bondées qu’à l’arrivée de la résidente en compagnie du patient et de sa génitrice. Une petite dizaine de cas, tous pris en charge. Et pas d’opération prévue pour les deux prochaines heures. Autant dire que l’aspirante titulaire en neurochirurgie a le temps de s’ennuyer ferme sir les choses ne deviennent pas plus instances dans le service. A moins qu’Arizona n’ait elle aussi pas grand-chose d’autre à faire ? C’était possible, après tout. Bee l’avait rencontré alors que la titulaire venait vers les urgences. C’est qu’elle devait n’avoir aucune intervention de prévue.

Se présentant debout, aux côtés de son amie, la demoiselle observe cette dernière procéder à une seconde auscultation de l’enfant. Si Arizona confirme le diagnostic de la plus jeune, elle ne peut rien faire de plus pour le petit patient, sinon dire qu’il faut l’intervention d’un titulaire en neurologie. Et Derek qui ne répond pas à son biper ! Du coup, Bee bipe les docteurs Weasley et Wishensky, de sorte à ce qu’au moins l’une de ces dernières puisse prendre la relève.

«- Pourquoi pas. Mais d’abord j’attends qu’un titulaire arrive. Je viens de biper les docteurs Weasley et Wishensky. »

Enfin, une titulaire arrive et la jeune femme explique son diagnostic, les circonstances de « l’accident », du moins de ce qu’elle a vu. Puis, quand le docteur, accompagné de son résident, prend la relève, la demoiselle se tourne vers Arizona en souriant pour accepter l’invitation à déjeuner avant de marcher vers le vestiaire pour qu’Arizona s’y change. Non, Bee n’a aucune envie de manger un morceau à la cafétéria. Mais il y a un petit « salon de thé » à deux pas de l’hôpital et la miss aime bien s’y rendre. Les viennoiseries à la française ne cessent de séduire son palais. Et puis le décor est plus sympa que les murs aseptisé de l’hôpital. Comme en plus ce n’est pas loin, les miss restent à disposition si ont les bipe.

«- Le salon de thé au bout de la rue ? A moins que tu veuille rester dans l’hôpital, auquel cas la cafétéria est notre meilleure – et notre seule – solution ? » propose la demoiselle en souriant.

Les deux femmes gagnent les vestiaires à la demande d'Arizona. C'est vrai que, si Lullaby est encore habillée en civile, ce n'est pas le cas de la pédiatre qui elle, est de garde depuis un petit moment déjà. Néanmoins, la hongroise en profite pour déposer son sac dans son casier pendant que son amie se change brièvement pour rejoindre le salon de thé, les médecins n'étant pas autorisés à sortir des locaux en tenue. Sauf pour aller aux urgences, évidemment, ou s'il s'agit de rester cinq minutes devant l'hôpital. Là, les demoiselles vont rejoindre un lieu extérieur à l'hôpital. Alors il y a un protocole à respecter.

Bras dessus, bras dessous, les deux femmes quittent l'hôpital et, en cinq minutes même pas, franchissent les portes de l'établissement où elles s'installent à une table. L'européenne sort alors quelques sous de sa poche, qu'elle a prit soin d'emporter afin de payer sa consommation et celle de son amie. Laissant Arizona commander d'abord, la demoiselle commande ensuite un Earl Grey Russe ainsi qu'une religieuse au chocolat. Ou comment faire sa grosse gourmande en prenant un second petit-déjeuner, moins d'une heure après le premier.

"- Tu m'étonne, je bosse comme une dingue. La résidence, c'est juste tuant. mais tu sais ce que c'est. Et pour ne rien arranger, j'essaye de trouver un traitement efficace pour la maladie de Charcot. Et j'ai eu pas mal de shooting, on commence à préparer les magasines pour cet été. Entre les maillot de bain, les fringues, les accesoires et les articles de plage... Je n'ai plus une minute à moi, c'est affolant ! Et toi sinon, qu'est ce que tu fais en ce moment ? Il parait que y'a pas trop de boulot en ce moment en pédiatrie, c'est vrai ?"

La serveuse arrive avec les consommation et les dépose sous le nez des deux jeunes femmes. La princesse hûme alors sa religieuse au chocolat, qui laisse échapper un délicieux parfum sucré. Son pêché mignon. L'homme qui voulait lui arracher un baiser - et croyez bien que la tâche était vraiment très difficile pour les mecs - n'avait qu'à lui offrir une religieuse. Arizona était d'ailleurs bien placée pour savoir que la résidente en neurochirurgie raffolait de cette douceur. La brunette paye et la serveuse repart, laissant les deux amies en tête à tête, à discuter, à se retrouver. Depuis longtemps elles n'avaient pas put se poser comme ça.

La demoiselle démonte sa religieuse et prend le chou supérieur entre deux doigts pour le porter à ses lèvres, croquant dedans avec délice. Il n'y a RIEN de meilleur qu'une religieuse au chocolat, préparée à la française. Le "divorcé" est également très bon. Mais le meilleur, c'est la religieuse, point. Au chocolat, au café, à ce que vous voulez, c'est toujours la religieuse. Enfin, pour l'estomac gourmand de la jolie Bee.