IZZIE
Le soleil se levait sur Seattle quand Izzie entreprit la rue de l'hôpital dans sa petite voiture rouge. Elle poussa la musique à fond lorsque la radio lui annonça sa chanson préférée, puis sifflota au rythme de la musique. Enfin le grand retour pour le Dr. Stevens! Ces longs mois de convalescence n'avaient pas été des plus évident pour elle. Toujours sur ses pieds à faire dix milles projets (ou muffins), Isobel ne se pouvait plus de regarder Oprah et le Dr. Phil dont elle doutait légèrement de la crédibilité. Les dernières notes de la chanson se firent entendre quand Izzie trouva un parking pour son automobile. Elle ferma le contact, sortie en respirant le bon air de l'hôpital. Ah, comme c'était un soulagement pour elle de pouvoir reprendre son travail sans trop de séquelles. Et c'est avec cette pensée qu'elle traversa les portes du Seattle Grace Mercy West Hospital.

L'infirmière de cardio lui tendit son premier dossier de la journée en lui précisant qu'il s'agissait d'un patient très spécial. Elle suivit le tout d'un clin d'oeil et se retourna. Qu'est-ce que cette infirmière avait? Le patient devait lui avoir fait du charme, ou un pot-de-vin... Isobel ouvrit le dossier et regarda la problématique du patient sans faire attention au nom de celui-ci. Au fur et à mesure que ses yeux défilaient sur les lignes noires de lettres, Izzie ressentit une forte émotion. Elle savait qui c'était! Pour être bien sûre, elle porta attention au nom. Mais oui! Elle comprenait maintenant l'infirmière!

"Denny Duquette! Pas encore vous! Je vous avais bien dit de me laisser..."

Et Izzie remarqua que celui-ci dormait. Elle déposa alors le dossier près de son lit et sans faire de bruit et regarda son moniteur cardiaque et ses constantes. Lorsqu'elle fut sûre que tout était impeccable, elle quitta la chambre et alla faire les visites.

12h00. Son estomac ne pouvait plus supporter autant de vide et Isobel se rua vers la cafétéria. Une fois son repas acheté, elle remarqua que tous ses amis étaient en chirurgie, sauf elle. Isobel maudissait ce cancer qui l'empêchait de reprendre son travail normalement avant plusieurs semaines encore. Puis elle eut une idée. Elle se rendit en Cardio et regarda à travers la fenêtre de la chambre de Denny. Il mangeait.

"Puis-je me joindre à vous?"

DENNY
Quelques mois plus tôt, Denny avait eu la chance de rencontrer le Dr. Izzie Stevens lors de son hospitalisation au Seattle Grace Mercy West Hospital. De fil en aiguille et à mesure que son séjour s'allongeait, il avait apprit à la connaître d'avantage et en apprécier chaque petites parcelles de sa personne. Cependant, il su qu'elle allait faire de près ou de loin une différence dans sa vie. Il su qu'elle allait être le rayon de soleil qu'il lui faudrait pour pouvoir continuer à supporter ses examens et se donner le courage de survivre jusqu'à cette fameuse transplantation cardiaque.

Malheureusement pour lui, Izzie n'était plus libre. Elle était même mariée au Dr. Karev et pour couronner le tout, celui-ci le détestait pour avoir le béguin sur sa femme. Il lui avait même mentionné un jour qu'elle ne pourrait jamais tomber amoureuse d'un homme à moitié mort tel que lui. Denny s'était résigné à ces mots et avait décidé de ne jamais le dire à Izzie, pour ne pas briser le lien de leur mariage. Il tenait tout de même à son bonheur et si son bonheur se trouvait avec ce crétin, il n'y pouvait rien ...

Denny allait plutôt bien, depuis sa sortie de l'hôpital mais ces derniers jours il avait ressenti de la fatigue. Une baisse considérable d'énergie. C'est hier, en sortant pour aller faire son épicerie, qu'il perdit conscience dans une allée, en voulant se pencher pour prendre un sac de pain. Immédiatement, il fut conduit au Seattle Grace Mercy West Hospital à l'urgence où il se fit prendre en charge par son équipe habituelle.

Seulement, quelque chose clochai lorsqu'il réussi à ouvrir ses yeux durant un moment de conscience. Izzie n'était pas là. Du coup, il tentai de murmurer son prénom entre ses lèvres mais le masque à oxygène l'empêchai de se faire entendre convenablement. Un sédatif pour le calmer lui fut alors administrer il et sombrai de nouveau dans l'inconscience.

Il faisait soleil lorsqu'il rouvrit les yeux pour la première fois depuis la nuit passée. Il se trouvait dans une grande chambre qu'il avait reconnu au premier coup d'oeil. C'était le département de cardiologie, évidemment! Quoi d'autre! Il remarquai aussi qu'il s'était refait intuber d'un peu partout, ce qui présageait un mauvais signe, selon lui.

Le temps passai jusqu'à l'heure du lunch où une dame vint lui donner son repas du midi. Il l'a remerciai gentiment en la gratifiant d'un joli sourire et ouvrit son plat en le regardant. Il clignai des yeux alors, quelque peu décontenancé en voyant une sorte de bouillie brune mélangée à des légumes.

Denny s'apprêta à prendre sa fourchette quand il entendit une voix familière provenir de l'entrée de sa chambre, dire "Puis-je me joindre à vous?" et son coeur se mit à accélérer à ces mots. Il retournai son regard vers elle et lui fit son plus beau sourire en disant «Vous? Je sais bien que ça fait quelques mois ...mais on avait commencé à se tutoyer, non?» Il se tassai donc un peu afin de lui faire plus de place et, toujours en souriant lui dit «J'aurais voulu entrevoir mon ange hier, à mon arrivée ici ...mais tu n'étais pas là! J'étais déçu ...» Il prit ensuite sa main dans la sienne, en guise d'affection et lui demandai d'un ton empli de douceur mélangé à une certaine inquiétude «Est-ce que ça va ...?» Il savait qu'elle avait dû passer par de mauvais moments, elle aussi ces derniers mois, mais il n'avait jamais douté une seule seconde de sa force. Il avait su dès le début qu'elle allait gagner son combat contre cette maladie.

IZZIE
Denny était tout aussi charmant que lorsque Izzie l'avait connu la première fois. Cela faisait plusieurs années qu'elle le soignait, auparavant avec Preston Burke, maintenant avec Altman. Elle connaissait son cas par coeur, elle avait étudié toutes les possibilités de traitement pour son coeur et les complications que cela pouvait causer. Izzie ne s'était jamais lassé de le traiter puisque c'était son patient préféré (mais chuut... il ne fallait pas le dire).

Pardonne-moi, je suis habituée au protocole et comme ça fait un moment que je ne t'ai pas vu, j'ai cru bon de te vouvoyez!

Isobel n'avait pas eu le choix de rencontrer plein de gens qui venait la guérir de son cancer et elle ne s'était pas habituée que les gens l'interpelle par "Madame Stevens" alors elle comprenait Denny.

Ton ange? Eh bien ton ange n'a recommencé qu'aujourd'hui.

Elle agrémenta le tout de son plus beau sourire. Izzie ouvrit alors sa salade et grimaça... Beurk des choux-fleurs! Elle détestait autant les choux-fleurs que les touchés rectaux. Elle trouvait que cela ressemblait à un brocoli albinos. Et dans toutes ces pensées, Denny lui demanda comment ça allait. Il était pour son cancer et ses dernières épreuves.

Plutôt bien. Comme tu peux voir, mes cheveux ont repoussés, mon mariage fait du mieux qu'il peut et le Dr. Shepherd m'a transféré à un médecin traditionnel pour mon suivi.

Seule chose qui lui manquait vraiment et que rien ne pouvait pas changer, George. Mais elle chassa vite cette pensée de sa tête.

Et toi?

Isobel retira tout les choux-fleurs de sa salade et pris sa première bouchée. Son ventre gargouillait de plus en plus, mais elle savait que son estomac se remplirait vite. Son appétit était plutôt faible ces temps-ci, elle se promit d'en parler au docteur.

DENNY
Denny s'était énormément ennuyé d'Izzie depuis qu'elle était partie en convalescence. Il s'était réellement inquiété pour elle, non pas seulement car il en était éperdument amoureux mais aussi car elle avait toujours été là pour lui durant ses longs séjours à l'hôpital. Ils avaient partagés ensemble ses bons et ses mauvais moments. Jamais elle n'avait lâchée son cas. Il lui en était redevable pour cela puisqu'il faut avouer que sa maladie était tout de même particulière.

Lorsqu'elle fit son apparition au seuil de la porte en le vouvoyant, il ne mit pas même deux secondes à lui faire remarquer qu'ils avaient commencés à se tutoyer, avant son départ. Ce à quoi elle lui répondit, toujours aussi radieuse «Pardonne-moi, je suis habituée au protocole et comme ça fait un moment que je ne t'ai pas vu, j'ai cru bon de te vouvoyez!» Denny hochai donc de la tête en souriant doucement, tout en lui faisant de la place dans son lit pour qu'elle puisse s'installer plus confortablement à ses côtés et reposai son regard sur elle afin de la contempler au mieux. Bon sang qu'elle était belle. Elle avait gagné en couleur, depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, et ses cheveux avaient complètement repoussés. Cependant, Denny lui avait toujours affirmé à quel point il l'a trouvait parfaite et ce, même si un foulard recouvrait sa tête durant ses longues périodes de chimio. Cela ne l'avait jamais dérangé et au contraire, elle avait même réussi à l'inspirer. Il se battrait dès lors aussi fort qu'elle avait pu se battre elle-même contre sa maladie.

Pour ajouter une touche humoristique à son arrivée à l'hôpital, Denny lui fit part qu'il aurait aimé l'entrevoir hier, lors de son état de semi-conscience. C'est alors qu'elle lui fit son plus beau sourire en lui disant «Ton ange? Eh bien ton ange n'a recommencé qu'aujourd'hui.» Ce qui fit battre son coeur de plus belle. Chacun de ses sourires, chacun de ses gestes étaient parfaits. Tout simplement parfaits. Il lui sourit donc à son tour en lui prenant doucement la main et dit «Je suis heureux de te revoir enfin, alors ...» et pour continuer dans sa lancée, il lui demandai comment elle allait. Il était vraiment intrigué de connaître la réponse. Il espérait qu'elle aille mieux ...Que plus jamais elle n'aurait à subir de telles atrocités. Denny comprenait l'inquiétude par laquelle elle avait dû passer car c'était son quotidien actuel. Chaque seconde, chaque heure était pour lui une épreuve à franchir. Il pouvait refaire une crise à tout moment, maintenant ...mais il tâchait de rester calme et de toujours garder le sourire, quoiqu'il arrive même si parfois c'était plus difficile que d'autres.

Elle réussit à le rassurer quelque peu en lui disant «Plutôt bien. Comme tu peux voir, mes cheveux ont repoussés, mon mariage fait du mieux qu'il peut et le Dr. Shepherd m'a transféré à un médecin traditionnel pour mon suivi.» Denny callai alors sa tête contre l'oreiller en fermant ses yeux quelques secondes et soupirai de satisfaction. Il se serait passé de la partie du mariage ...mais il devait faire avec, maintenant. Il n'avait pas le choix si il voulait rester aussi près de son Izzie qu'avant. Denny rouvrit ensuite ses yeux et, serrant un peu plus fort la main de son médecin dans la sienne comme pour lui prouver en geste à quel point il était heureux de l'entendre dire ces mots, il prit la parole en disant «Je savais que tu étais assez forte pour vaincre ce cancer, Izzie ...Je suis réellement heureux de l'apprendre. J'ai toujours cru en toi ...» puis il osai porter la main d'Izzie à sa bouche afin d'y déposer un délicat baiser tout en la regardant avec un sourire aux lèvres et répétai «Toujours ...» avant de lui redonner sa main sans toutefois la lâcher du regard.

Après quelques secondes, elle lui demandai «Et toi?» puis Denny haussai les épaules. Il jetai un coup d'oeil à ses moniteurs cardiaque, son soluté et la regardai de nouveau en la gratifiant d'un petit sourire mesquin en coin. Il pinçai ensuite ses lèvres ensemble avant de dire «J'ai perdu conscience en voulant ramasser un sac de pain à l'épicerie, hier. J'ai fais une crise de tachycardie, apparemment ...» mais ne voulant pas trop la chambouler immédiatement, il lui dit d'un pieux mensonge «...mais je vais mieux, Izzie.» tout en lui souriant toujours.

Il rigolai ensuite en la voyant retirer tous ses choux-fleurs de sa salade et en prit un pour le manger. Finissant sa bouchée, il fronçai les sourcils en demandant «...et comment va Karev?» Il ne tenait pas à se point à avoir des nouvelles de lui présentement ...mais Izzie était mariée à cet homme. Il faisait parti intégrale de sa vie maintenant, au plus grand désarrois de Denny. Ors, il était normal et poli de lui demander comment il allait ...

Son regard porté sur elle par contre n'était plus aussi brillant qu'à son arrivée. Il craignait qu'elle lui en dise trop et que ses paroles lui brise son coeur déjà mal en point. Il voulait tout savoir d'elle ...et ce même si il allait en souffrir par la suite. Denny se mit alors à jouer avec sa fourchette, dans son assiette. Il n'avait pas trop d'appétit non plus et sa tête s'était même mise à tourner légèrement. Trop d'émotions d'un coup? Il ne le savait pas. Jamais par contre il ne blâmerait Izzie pour cela. C'était son problème si il était amoureux d'elle et que ce n'était malheureusement pas réciproque.

IZZIE
Izzie avait toujours craqué sur Denny sans vraiment s'en rendre compte ou porter attention à cette sensation particulière qu'elle avait lorsqu'elle était avec lui. En réalité, elle ne voulait pas mettre une ombre de plus dans son mariage avec des questions d'amour ou d'amitié avec un patient cardiaque. Elle se disait que c'était de la complicité tout simplement.

Merci Denny.

Elle avait répondu ceci lorsqu'il lui avait pris la main. Elle se savait aussi capable et tout le monde autour aussi mais c'était tout à fait unique que ce commentaire vienne de lui. Elle le considérait beaucoup plus sincère que ceux qu'elle avait reçu par pitié de ses collègues et de sa famille. Isobel approcha le plat de choux-fleurs plus prêt de Denny et prit une autre bouchée. Mmh..., quel plaisir de manger. Elle portait maintenant attention à tout les plaisirs que la vie pouvait lui procurer, elle avait eu la chance de rester vivante et d'ainsi les connaitre. Elle regarda Denny lorsqu'il lui raconta son histoire.

Eh bien dis donc, cette tachycardie est arrivé aussi soudainement ou vous n'avez pas fait attention aux symptômes qui la précédait?

Elle rigola un peu. Elle avait l'habitude avec son patient que celui-ci se croit plus fort que sa maladie et qu'il ne fasse pas toujours attention aux signes pour ne pas se faire plus de mal qu'il y a déjà.

Oh Alex... Il va bien...

Pas la peine de plus en discuter, Izzie n'en avait pas envie. Cette histoire commençait vraiment à la démoraliser à peine 7 mois après son mariage. Étais-ce vraiment une bonne idée? Izzie se posait la question jour et nuit.

Tu sais qu'on habite dans une caravane maintenant?

DENNY
À son merci, Denny hochai de la tête en souriant légèrement. Il continuai donc à la contempler entrain de manger ses choux-fleurs. Dieu qu'elle était belle. Elle semblait même prendre goût à manger, maintenant. Chose que Denny appréciai de voir.

Quelques instants plus tard, il lui fait part de son histoire d'hier. Du pourquoi il était arrivé ici en urgence. Intriguée, elle le regardai donc en disant «Eh bien dis donc, cette tachycardie est arrivé aussi soudainement ou vous n'avez pas fait attention aux symptômes qui la précédait?» puis se mit à rire par la suite de son rire cristallin et si agréable à entendre aux oreilles de Denny. Il lui sourit alors en hochant non de la tête, baissai le regard en mimant une moue de culpabilité avec ses lèvres et dit «Depuis quelques temps je me sentais plus fatigué que d'habitude ...Tu as raison ...Je n'ai pas fait attention aux symptômes mais je ne les croyais pas si dramatiques, encore une fois ...» et il rigolai à son tour doucement avant de retourner son regard vers elle, les yeux brillants d'un amour incompris.

Pour être poli, il l'a questionnai ensuite au sujet de Karev mais à son plus grand soulagement, elle lui dit simplement «Oh Alex... Il va bien...» Elle ne s'était pas attardée aux détails ...et Denny lui en était réellement reconnaissant sur ce coup. Il hochai de nouveau de la tête en souriant et murmurai un «C'est bien ...très bien ...» Néanmoins, au contraire d'Izzie, lui n'avait plus faim. Il laissai donc sa fourchette dans son assiette en replaçant ses bras sous la table, le long de son corps et fronçai des sourcils lorsque celle-ci reprit en disant «Tu sais qu'on habite dans une caravane maintenant?» Une caravane? Il esquissai un sourire curieux en répétant «Une caravane, Izzie?» Il ne l'a voyait vraiment pas vivre dans un tel endroit. Elle semblait aimer le confort. Les grands lits confortables. Les grandes cuisines pour faire des muffins à profusion ...Il n'y avait pas toute cette espace, dans une caravane! Il rigolai ensuite doucement en disant «et ...Aimes-tu ça?» Il se doutait bien de sa réponse. Elle allait peut-être lui mentir à ce sujet pour qu'il ne s'inquiète pas, mais il croyait fermement qu'elle avait du mal à s'y plaire convenablement, dans un tel endroit. Pourquoi n'achetaient-ils pas une maison ensemble? Ils étaient médecins ...et mariés, qui plus est. Ils en avaient assez pour avoir plus grand, aux yeux de Denny. Si seulement il avait la chance d'obtenir un nouveau coeur et que cette fois, la transplantation fonctionne ...Il pourrait alors prendre d'avantage le taureau par les cornes et l'inviter à sortir, un de ces soirs. Une sortie dans un bon restaurant, ensuite au cinéma ...Une longue promenade près de la plage ...Un pic nic en forêt ...N'importe quoi! En autant qu'elle accepte sa demande de rendez-vous.

Il l'écoutait parler mais plus elle parlait, moins il commençait à se sentir bien. Ne voulant pas l'alerter sur son heure de diner, il laissai donc tomber sa tête sur l'oreiller en tâchant de rationaliser ses craintes. Il commençait à avoir de la difficulté à respirer et son coeur s'était mit à accélérer. Il devait se rendre à l'évidence. Si il voulait faire une différence entre elle et lui, il devait lui avouer ses sentiments les plus profonds avant de mourir. Il saisit donc sa main et, dans un souffle lui murmurai «Izzie, je t'aime ...» Il se demandai alors si elle allait le croire ou penser qu'il commençait simplement à manquer d'air au cerveau. Il ne lui avait jusqu'alors jamais dit ces mots.

IZZIE
Le Dr. Stevens n'appréciait pas que Denny prenne autant de risques avec sa santé. Elle savait qu'il était un homme très actif par le passé, mais cela ne signifiait pas qu'il pouvait être aussi téméraire qu'avant, si son corps ne suivait plus, il fallait le respecter. Izzie l'avait appris à ses dépens durant les derniers mois. Elle espérait que Denny vive, puisque perdre un patient cher à ses yeux, et qui plus est, un ami, n'était pas à la hauteur de sa force émotionnelle pour le moment. Enfin bref, elle écouta ses aveux sur sa santé avec un air détaché, elle ne voulait pas accorder d'importance à ceci, le mal était déjà fait. Elle se contenta de manger des bouts de carottes, les yeux vers la petite fenêtre qui donnait une splendide vue sur le Space Needle. Denny était chanceux, il avait droit à une des plus belles chambres de cette hôpital. C'était utile être charmant avec les docteurs, ils donnent alors des petits privilèges particuliers! Izzie s'assurait toujours que la chambre de Denny soit la plus confortable possible pour qu'il se sente bien, elle savait qu'il détestait l'hôpital, mais elle était rassurée lorsqu'il était là, rien ne pouvait lui arriver. Denny commençait à blêmir, mais Izzie suspectait peut-être la lumière de la demie-journée qui reflétait sur les murs blancs de la chambre.

Tu me connais, j'aime bien la nature alors je peux y vivre sans trop de problèmes. Mais je suis contente d'être à l'hôpital maintenant en tant que médecin.

Elle remarqua bien que Denny ne mangeait pas, et que ce n'était pas un très bon signe, surtout qu'il n'avait aucune chirurgie prévue pour lui. Elle insista un peu plus avec les choux-fleurs en les plaçant dans son plateau-repas et fronça les sourcils.

Denny, tu te sens bien?

Sa tête tomba alors sur son oreille et elle remarqua sur le moniteur que son coeur s'emballait de nouveau. Isobel conclut alors qu'il s'agissait d'une nouvelle tachycardie. Elle éloigna rapidement la nourriture et s'approcha de Denny qui, au même moment, lui dit qu'il l'aimait. Elle prit le masque à oxygène et le mit sur son visage.

Ferme-là et respire lentement là-dedans.

Elle sortit des médicaments antiarythmiques qu'elle passa à Denny avant d'aller voir les infirmières pour les informer de la situation. Elle revint auprès de son patient.

Les médicaments devraient faire effet d'ici une minute ou deux. Les infirmières vont biper Altman et elle pourra venir dès la fin de sa chirurgie, mais puisque je suis là, tout va bien aller.

Elle s'approcha de lui et posa sa main sur son épaule. Elle lui sourit.

Tout va bien, ok?

DENNY
Denny continuait de la fixer droit dans les yeux en souriant légèrement. Il l'admirait. Les cheveux d'Izzie brillaient à merveille dans ce rayon de soleil qui surplombait la chambre. On aurait dit un ange ...Un véritable ange descendu du ciel que pour lui. Il avait des sentiments pour elle, il est vrai. Denny ne pouvait pas croiser son regard sans avoir à l'intérieur de lui, cette boule de papillons prêts à s'évader et s'envoler.

Cependant, lorsqu'elle lui avouai vivre maintenant dans une caravane, il fronçai les sourcils en lui demandant il elle aimait ça. Ce à quoi elle lui répondit
«Tu me connais, j'aime bien la nature alors je peux y vivre sans trop de problèmes. Mais je suis contente d'être à l'hôpital maintenant en tant que médecin.» Elle n'avait pas tord ...mais n'empêche, une caravane? Denny lui fit alors un mince sourire en hochant la tête, roulai ses lèvres ensemble avant de dire «T'as raison ...» puis une lueur de joie brillai dans ses yeux au moment où il lui affirmai «Je suis heureux que tu sois là aussi ...» Car il faut dire, il lui en devait beaucoup. C'était en parti grâce à elle et sa détermination à le voir aller mieux qu'il avait décidé de continuer et se battre jusqu'à ce qu'il puisse avoir un nouveau coeur.

Quelque chose par contre vint effacer lentement le sourire qu'il avait au visage. Pendant qu'Izzie lui poussai quelques choux-fleurs dans son assiette pour qu'il mange, lui, tentait de se contrôler à retrouver un souffle normal mais bien vite il manquai d'air et son coeur se mit à s'emballer. Il l'avait bien entendu demander «Denny, tu te sens bien?» mais tout s'était mit à tourner dans sa tête. Allait-il mourir? Il se mit à réellement craindre la mort et donc, lorsqu'Izzie poussai la table pour faire de l'espace et se retrouver à côté de lui pour lui administrer des médicaments, il ne pu s'empêcher de lui dire ces mots si important dans une vie. Je t'aime. Seulement, celle-ci lui coupai rapidement son élan en plaçant un masque d'oxygène sur son visage afin qu'il respire mieux, tout en disant «Ferme-là et respire lentement là-dedans.» Denny refermai alors les yeux pour tenter de respirer lentement, mais les rouvrit quelques secondes plus tard en déposant une main sur le masque, l'autre tenant fermement le draps de son lit entre ses doigts.

Il entendit Izzie dire ensuite «Les médicaments devraient faire effet d'ici une minute ou deux. Les infirmières vont biper Altman et elle pourra venir dès la fin de sa chirurgie, mais puisque je suis là, tout va bien aller» Il voulait tellement la croire, mais il était tout de même inquiet. Son regard tourné vers elle était celui d'un homme apeuré.

Elle se penchai alors sur lui en posant une main sur son épaule, et dit en souriant «Tout va bien, ok?» et Denny hochai lentement de la tête. Effectivement, les battements de son coeur commençaient à ralentir et sa respiration devenait plus facile. Après quelques temps, ses muscles se relâchèrent et il déposai doucement ses bras le long de son corps. Les yeux fermés, il prit quelques secondes de repos avant de pouvoir rouvrir ses yeux en tournant son regard vers Izzie pour ensuite lui esquisser un sourire en murmurant «Merci ...» Cependant, cet épisode de stress l'avait rendu énormément épuisé. Par contre, il n'avait pas envi de dormir puisqu'Izzie était là, à ses côtés. Il se contentai donc de la regarder un instant, avant de reprendre sa main dans la sienne et de tourner son attention vers le plafond. Sa confidence avait passé inaperçue, au moins ...Cela n'aurai pas le don de troubler Izzie d'avantage!

IZZIE
Izzie regarda le moniteur cardiaque encore quelques fois avant de lâcher un long soupir, elle avait eut plutôt peur. C'était sa première urgence depuis son retour à l'hôpital et il fallait que ce soit Denny. Elle avait contenu toute cette inquiétude face à lui, ce n'était pas le moment de parler de ses craintes, mais maintenant ses jambes et ses mains tremblaient. Elle ravala ses larmes et sorti son stéthoscope en esquivant le regard de son patient, le temps que sa tension rebaisse. Elle posa la palette froide de l'instrument sur la poitrine de Denny et rassembla ses forces pour écouter son rythme cardiaque. Tout semblait se rétablir pour lui et Izzie déposa son outil de côté.

Ne me fait plus des peurs comme ça, toi!

Lâcha-t-elle dans un souffle... Elle regarda alors Denny longuement puis s'assit à côté de lui. Elle voyait bien que celui-ci se sentait somnolent et elle comprenait très bien. Elle s'assit alors à côté de lui et pris la télécommande sur la table de chevet et alluma la petite télé vissée sur le mur. Elle ne voulait plus manger et elle savait que Denny était son seul patient de l'après-midi. Il devait dormir... Puis, elle ne put se retenir et se coucha en prenant la tête de Denny qu'elle colla contre sa poitrine en embrassant son crâne.

Ne me fait plus ça... Dis-moi quand tu vas mal, n'attend pas le moment critique...

Izzie savait qu'elle venait de franchir la ligne. La ligne de son mariage et de sa profession, mais le moment n'était pas venu pour elle de se retirer et de le regretter. Elle tenait trop à Denny et cette étreinte ne faisait que la calmer.

DENNY
Le coeur de Denny se calmait peu à peu, grâce aux médicaments qu'Izzie lui avait administrer, quelques minutes plus tôt. Il fermai les yeux fermement au contact froid du stéthoscope sur sa peau et les rouvrit lentement par la suite quand elle eu terminée d'écouter son rythme cardiaque. Lorsqu'elle lui dit, d'une voix tremblante «Ne me fait plus des peurs comme ça, toi!» Denny ne pu s'empêcher d'esquisser un faible sourire en coin. Combien de fois lui avait-elle dit les même paroles!

Il retournai ensuite son regard vers elle pour l'observer et murmurai «Je vais essayer ...» même si, après tout ce n'était pas vraiment de sa faute. Par la suite, Izzie prit place à ses côtés en prenant la télécommande pour allumer la télévision. Denny hochai alors non de la tête, tendit sa main pour prendre la télécommande et l'éteignit en disant d'une voix entre-coupée par son souffle «Je n'ai pas envie d'être distrait ...Tu es là ...Je veux en profiter ...» C'est ainsi, qu'après coup, elle se couchai à ses côtés en prenant la tête de Denny pour la déposer sur sa poitrine tout en lui donnant un doux baiser sur la crâne.

Ce geste si doux, si chaleureux avait eu don de faire sourire d'avantage Denny qui ne pu s'empêcher de refermer les yeux à ce contact si divin. Elle reprit ensuite parole en disant de sa légendaire voix énervée «Ne me fait plus ça... Dis-moi quand tu vas mal, n'attend pas le moment critique...» et il hochai de nouveau la tête en disant «Je ne voulais simplement pas t'inquiéter...Pardonnes-moi ...» Il rouvrit ensuite les yeux et prit doucement la main de celle-ci dans la sienne. C'est à cet instant qu'il remarquai qu'elle tremblait. Inquiet, il relevai son regard vers elle en disant «Izzie ...Tu trembles ...» Il ne savait pas si cela était dû à cause de lui où de sa maladie alors comme pour la calmer, il prit sa main dans la sienne et la portai à son coeur pour venir la serrer contre son thorax, un peu comme l'aurait fait un enfant avec son doudou ...mais ce doudou était beaucoup mieux, disons le. Pour la rassurer d'avantage, il dit d'une voix basse «Tu n'as rien perdue de tes capacités, Izzie ...Tu es toujours une excellente médecin. Sans toi je serais mort ...» Il prit ensuite la main d'Izzie qui se trouvait contre son coeur, et vint la déposer contre sa joue en lui glissant un doux baiser dans la paume de sa main, au passage. Il n'avait pas fait cela pour la séduire, mais bien pour la remercier à sa façon. La regardant droit dans les yeux par la suite, il dit, en gardant son petit sourire faible aux lèvres «Merci ...»

IZZIE
Izzie n'écoutait pas vraiment Denny jusqu'à ce que celui-ci serra sa main contre son torse et lui dit qu'elle était toujours un excellent médecin. Izzie n'avait pas douter de ses capacités jusqu'à cet incident. Elle avait si peur pendant un cours laps de temps, mais l'adrénaline l'avait empêcher de céder à la panique et de bien s'occuper de son patient. Izzie était trop émotive, elle le savait et si jamais son cher mari la trouvait dans les bras de son patient qui la console pour une stupide attaque de panique, ce serait la fin. Elle se releva donc très rapidement et passa une main dans ses cheveux blonds. Elle ne savait pas pourquoi, mais Denny était le seul qui pouvait la rendre complètement folle. Iz se sentait vulnérable en sa présence, comme jamais auparavant. Elle expira longuement puis le regarda en souriant.

T'es pas croyable.

Elle éclata alors d'un rire sonore et ne put s'empêcher de se plier en deux. Qu'est-ce qui lui arrivait? Le souffle lui coupait et ses muscles du ventre lui faisait mal tellement elle riait. Denny devait sûrement rien comprendre se dit-elle. Elle alla s'asseoir sur le fauteuil un peu plus loin et essaya de se contrôler mais rien n'y faisait. Elle riait de plus belle. Izzie avait ri quand la bombe était dans l'hôpital et quand George était mort. Elle riait à chaque fois qu'une situation délicate et stressante se présentait.

Hahahaha! Excuse moi... Hahahahah!